27/10/2007

@ Supamolly

Une très belle salle, rouge, moulures peintes au plafond, balcons ouvragés.
Un très bon groupe : Rhythm King and her friends, mené par deux franco-allemandes et une batteuse impressionnante qui méritent bien leur nom.
Un autre un peu moins classe (Scream Club) ambiance : on braille dans notre micro (par dessus notre boîte à rythme), on vous aime à la folie, et d'ailleurs si toutes les filles pouvaient devenir lesbiennes, le monde serait meilleur (moui...).
Une soirée typisch d'ici, quoi.

Rhythm King... c'est

Le SupaMolly organise aussi, une fois par mois, des soirées d'impro théâtrale (appelées "Gala"). J'ai bien ri à la première que j'ai vue (la caricature du Berlinois de l'Est, je vous laisse imaginer combien les gens d'ici étaient pliés), je vous raconte la suivante...

17/10/2007

une fête des lumières pour éclairer quoi?

Youpi! Depuis mardi, c'est Festival of lights à Berlin. A priori, ça fait rêver : la Porte de Brandebourg embrasée? la Colonne de la victoire illuminée? le Berliner Dom de toutes les couleurs? Oui. Mais pas seulement. Les temps forts de la manifestation ont pour nom : Nuit des portes ouvertes et Nuit du Shopping ( = les magasins sont ouverts toute la nuit, ou comment donner deux noms à un seul "concept"). Les "spots" du Festival, dixit le site officiel : le Domaquarée et le Neues Kranzler Eck, deux business complexes. Les organisateurs : des fondations privées, un fond d'investissement...
Oui, la ville de Berlin est pauvre (mais sexy, comme dirait le maire), je veux bien être compréhensive. N'empêche que le coup d'envoi du festival, mardi, avait un goût étrange sur l'Alexanderplatz : le feu d'artifice était tiré depuis la terrasse de l'hôtel Park inn. Certes, c'est l'immeuble le plus haut de la place...mais voir des miliers de personnes les yeux rivés sur l'enseigne (bien entendu super éclairée) de l'hôtel sous prétexte de contempler la belle rouge et la belle bleue m'a un peu dérangée. Pendant ce temps, la Fernsehturm, pourtant idole des touristes, clignotait tristement.

16/10/2007

le cimetière d'une ville


Parce que le Teufelsberg est une montagne artificielle. Parce que c'est le résultat visible de 2 ans de destructions, entre 1943 et 1945, le résidu d'environ 400 000 bâtiments, une masse immense de briques et de gravats. Parce que sous nos pieds il y a les vestiges d'un institut de défense érigé par Hitler, que le recouvrir était plus simple que le détruire, et que c'est toujours là. Parce que la NSA américaine y a installé dans les années 60 une de ses stations, et que le Teufelsberg a espionné l'Allemagne de l'Est via le réseau Echelon durant presque 30 ans. Parce que les anciens radars sont toujours là, avec leurs dômes en toile de parachute pour ne pas entraver les signaux.
Mais surtout parce que, à l'intérieur du radar le plus haut, protégés seulement par cette toile maintenant pleine de trous, on peut jouer avec son écho comme des gamins. Que ça donnerait presque envie d'y organiser un mini-concert de rock qui ferait trembler tout ça. Qu'on peut toujours essayer de passer la toile et de vaincre sa peur du vide, marcher sur les terrasses qui bordent le dôme, ne pas faire attention aux grincements ni aux endroits où il n'y a pas de rembarde. Qu'on pourrait passer des heures à explorer les sous-sols, à regarder les vieux tuyaux et les incinérateurs, à grimper des escaliers dans le noir, à faire un peu attention à ne pas tomber dans des trappes.
Et parce qu'une fois au sommet de la Teufelsberg, on ne verra nulle part ailleurs Berlin d'aussi haut.
Enjoy. Il fait beau.


(et pour d'autres photos, c'est par )

14/10/2007

am Treptower Park



Le Treptower Park abrite un Denkmal (monument, littéralement : "pense donc") impressionnant : celui dont la construction a commencé dès 1948 pour célébrer l'armée russe qui a libéré l'Allemagne du nazisme. Quand on entre sur la place, en plein milieu du parc, on ne voit pas tout de suite la statue. On suit les longues allées décorées de mosaïques, puis on aperçoit soudain le monument, qui règne tout au fond de l'immense place. La statue, gigantesque, représente un soldat soviétique qui tient du bout de son épée une croix gammée brisée. L'effet est glaçant. De chaque côté, les allées sont parsemées de petits blocs de pierre, qui retracent, à la façon d'un chemin de croix, l'histoire de l'engagement soviétique durant la seconde guerre mondiale, le tout émaillé de citations de Staline, toutes plus édifiantes les unes que les autres.
Le Treptower Park baigne tout entier dans une atmosphère assez nostalgique. Sa fôret borde un lac et abrite un centre d'attraction désaffecté. Au détour d'un chemin, on aperçoit des nacelles de vieux manèges, un tourniquet abandonné ou d'anciens stands désertés. L'accès au parc d'attraction est interdit, des gardes en surveillent les entrées : comme souvent à Berlin, le site appartient à un propriétaire privé qui n'a apparemment pas les moyens ou l'envie de le réhabiliter.

d'autres photos ici

10/10/2007

dolce vita à la berlinoise


Un après-midi ensoleillé : les poussettes sont de sortie, les jeunes papas portent leurs enfants en bandoulière (sans renier leur branchitude absolue), les terrasses sont prises d'assaut, les parcs aussi. Un samedi ordinaire de fin de semaine...sauf qu'aujourd'hui c'est mardi, et qu'il est 15h. Les petits-déjeuners seront servis pendant deux bonnes heures encore, dans la Oranienstrasse les gens émergent tout juste. De l'autre côté, le marché turc bat son plein, le Kottbusserdamm est plein à craquer, pas seulement de Turcs, loin de là : c'est l'un des marchés les plus courus de Berlin, celui où on peut trouver les plus beaux fruits et légumes.
Revenons-en aux bars et aux cafés : un mardi à 15h, à Paris, ils sont déserts, quelques étudiants peut-être, des piliers de bar sans doute, mais c'est tout. Ici, on a parfois l'impression que personne ne travaille quand on se promène l'après-midi. Et pour cause : il y a énormément de jeunes qui vivotent à Berlin (dont moi, en ce moment...) : des artistes ou assimilés, des étudiants qui se sont perdus sur le chemin de la fac, des "alternatifs", des quasi-marginaux. Oui, c'est possible de vivre à Berlin avec un minimum, de vivre et même pas seulement de survivre, de vivre et de sortir, aussi. (petit rappel : 1,50 euros la Tasse Kaffee en moyenne, 2euros la pinte de bière...pour ce prix-là, passer 2h attablé n'est pas un problème, personne ne vous chassera parce que vous ne commandez pas quelque chose toutes les demi-heures, pour preuve la très fréquente présence de la presse et de magazines dans les cafés).

Et les autres? Des gens qui sont coincés dans leur bureau de 8h à 17h, il y en a beaucoup...mais il n'empêche qu'une rue berlinoise en plein après-midi donne une agréable impression de douceur de vivre.