16/10/2007

le cimetière d'une ville


Parce que le Teufelsberg est une montagne artificielle. Parce que c'est le résultat visible de 2 ans de destructions, entre 1943 et 1945, le résidu d'environ 400 000 bâtiments, une masse immense de briques et de gravats. Parce que sous nos pieds il y a les vestiges d'un institut de défense érigé par Hitler, que le recouvrir était plus simple que le détruire, et que c'est toujours là. Parce que la NSA américaine y a installé dans les années 60 une de ses stations, et que le Teufelsberg a espionné l'Allemagne de l'Est via le réseau Echelon durant presque 30 ans. Parce que les anciens radars sont toujours là, avec leurs dômes en toile de parachute pour ne pas entraver les signaux.
Mais surtout parce que, à l'intérieur du radar le plus haut, protégés seulement par cette toile maintenant pleine de trous, on peut jouer avec son écho comme des gamins. Que ça donnerait presque envie d'y organiser un mini-concert de rock qui ferait trembler tout ça. Qu'on peut toujours essayer de passer la toile et de vaincre sa peur du vide, marcher sur les terrasses qui bordent le dôme, ne pas faire attention aux grincements ni aux endroits où il n'y a pas de rembarde. Qu'on pourrait passer des heures à explorer les sous-sols, à regarder les vieux tuyaux et les incinérateurs, à grimper des escaliers dans le noir, à faire un peu attention à ne pas tomber dans des trappes.
Et parce qu'une fois au sommet de la Teufelsberg, on ne verra nulle part ailleurs Berlin d'aussi haut.
Enjoy. Il fait beau.


(et pour d'autres photos, c'est par )

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